Rediscovering The Joy Of Living
Cedric Lemboua, Cameroon
Can you introduce yourself and tell us about your football life and journey?
My name is Lemboua Cédric, I am 26 years old and I was born in Bangui in the Central African Republic (CAR). I started playing football as a child at the age of 8, and went to football school. It was a football training center called ‘Alter ego de Centrafrique’. Football helped me a lot when I was little, I was able to get to know the great footballers from home and even meet foreigners who I would otherwise never have known.
I left CAR because of the war and its consequences. As I had lost my two parents I preferred to leave. I lost my mother very early due to an illness when I was only 5 years old. With the sad events in my country, my father was assassinated by rebel groups and I took the decision to take refuge in Cameroon.
But even here in Cameroon, it is thanks to football that I am recognised by the UNHCR, that I have made friends in the neighborhood and that I have been able to obtain small jobs to feed myself.
In 2015 I played in the regional league with the club "Botafogo". I then joined the Douala refugee football team. In 2019 we participated in the ‘Alexandre Song Solidarity Games with Refugees’ tournament, which my team won. I was one of the players of the tournament.
…
Je me nomme Lemboua Cédric né le 14 juin 1995 à Bangui. Le football est un sport que j’ai commencé depuis l’enfance; à l’âge de 8 ans. J’ai fait l’école de football. C’était un centre de formation de football dénommé ‘Alter ego de Centrafrique’. Le football m’a beaucoup aidé quand j’étais petit. J’ai pu faire connaissance avec les grands footballeurs de chez nous, j’ai même rencontré des étrangers que je n’aurais jamais connu.
J’ai quitté la RCA à cause de la guerre et de ses conséquences. Comme j’avais perdu mes 2 parents, j’ai préféré partir. J'ai perdu ma mère très tôt à cause d'une maladie alors que je n'avais que 5 ans. Avec les tristes événements de mon pays, mon père a été assassiné par des groupes rebelles et j'ai pris la décision de me réfugier au Cameroun.
Même ici au Cameroun, c’est grâce au football que je suis reconnu au HCR, que je me suis fait des amis au quartier et que j’ai pu obtenir des petits jobs pour me nourrir.
En 2015, j'ai joué dans la ligue régionale avec le club "Botafogo". J'ai ensuite intégré l'équipe de football des réfugiés de Douala. En 2019, nous avons participé au tournoi ‘Alexandre Song Solidarity Games with Refugees’, que mon équipe a remporté. J'étais l'un des joueurs du tournoi.
What did you try to show with the photos? Was there any wider meaning with the photos?
I took photos of the young refugees playing around me. These are refugees with a passion for football and they have the talent and the will to play. They are my friends, Lionel, Xavi, Harissou, and Stéphane. We play together every Saturday morning at Bonaloka. There are photos of training between us and some photos taken during a friendly match.
Our teams are mixed; there are Central Africans (refugees) and Cameroonians. There is also a photo taken in a cafeteria in the neighborhood. We go there all the time to eat and to meet together.
There is an elder named “Weah” who appears in one of the photos from the friendly match. He played in the 1st division here in Cameroon, in the club Union de Douala. I do not know if he is still playing this season. It has been more than six months since I heard from him because I moved to work in a building site in Bafoussam in the West region.
Football allows me to leave the painful memories of war and rediscover the joy of living, every time I play. In football, we find values such as respect, tolerance and solidarity. Respect, because we listen to each other and accept the rules. Tolerance, as we accept each other's differences, and even any refereeing decisions. And finally solidarity, to be welded as a team, encouraging and supporting each other sometimes even beyond the football pitch.
…
J’ai donc pris en photo les jeunes réfugiés qui jouaient autour de moi. Le seul message que je peux donner est qu’il s’agit de réfugiés passionnés de football et qu’ils ont le talent et la volonté de jouer. Il y a mes amis, Lionel, Xavi, Harissou, et Stéphane. On joue ensemble chaque samedi matin à Bonaloka. Il y a des photos d’entrainements entre nous et quelques photos prises pendant un match amical.
Nos équipes sont mixtes ; on y retrouver des centrafricains (réfugiés) et des Camerounais. Il y a aussi une photo prise dans un cafétaria au quartier. On y va tout le temps pour manger et pour nous retrouver ensemble.
Il y a un ainé qui s’appelle “Weah” et qui apparait sur l’une des photos du match amical. Il a joué en 1ère division ici au Cameroun, dans le club Union de Douala. Je ne sais pas s’il joue encore cette saison. Ça fait plus de 6 mois que je n’ai pas eu de ses nouvelles car je m’étais déplacé pour aller travailler dans un chantier immobilier à Bafoussam dans la région de l’Ouest.
Le football me permet de laisser les souvenirs douloureux de la guerre et de retrouver la joie de vivre, à chaque fois que je joue. Dans le football, on retrouve des valeurs comme le respect, la tolérance et la solidarité. Respect, car nous nous écoutons et acceptons les règles. Tolérance, parce qu'on accepte les différences des uns et des autres, et même toutes les décisions des arbitres. Et enfin la solidarité, être unis en équipe, s'encourager et se soutenir parfois même au-delà du terrain de foot.
Why is football important to you and your community?
I have met a lot of people through football. My parents having died, it is thanks to football that I have often received support both in the CAR and in Cameroon. All the knowledge I got through football has influenced my life a lot in a positive way.
What I can say to the community and to UNHCR is to support young refugees who play football. It is a way to fulfill ourselves and it is also a profession that can nourish us. The Douala refugee team that participated in the Alexandre Song tournament in 2019 is still playing; we must not abandon ourselves. We know professional footballers in Europe who are former refugees. We also need to be supported here in Cameroon.
…
J’ai fait beaucoup de rencontres à travers le football. Mes parents étant décédés, c’est grâce au football que j’ai souvent reçu du soutien tant en RCA qu’au Cameroun. Toutes les connaissances que j’ai eues à travers le football ont beaucoup influencé ma vie de manière positive.
Ce que je peux dire à la communauté et au HCR, c’est qu’il faut soutenir les jeunes réfugiés qui jouent au football. C’est un moyen de nous épanouir et c’est aussi un métier qui peut nous nourrir. L’équipe des réfugiés de Douala qui a participé au tournoi Alexandre Song en 2019 est encore disponible pour jouer ; il ne faut pas nous abandonner. Nous connaissons des footballeurs professionnels en Europe qui sont d’anciens réfugiés. Nous avons aussi besoin d’être soutenus ici au Cameroun.
What role does football play in your life at the moment?
Football is my passion. I play football every day and train twice a day. From 5am, I go to train and in the afternoon, I train again. As I have just arrived in the city (after a 6 month stay in Bafoussam), I have not yet found a room. I sleep "outside" because I have no money to rent but I keep my belongings in a friend's room, who is already hosting people, so I cannot sleep there.
At 5am, I get up and go jogging. I appreciate this moment. During the day, I look for small jobs that can feed me. In general it is on construction sites. In Bafoussam, I was only paid 50,000 FCFA for my 6 months of work. We were told that there was no money when we demanded our salary. I could not force them to pay me, so I ended up coming back to Douala. I sent the money I earned to my little brother back home; it is to pay for his school. I have supported him like that since I arrived in Cameroon. As soon as I gain something, I think of my brother who stayed behind.
…
Le football est ma passion. Je joue au football chaque jour et je m’entraine 2 fois par jour. Dès 5h, je vais m’entrainer et dans l’après-midi, je m’entraine encore. Comme je viens d’arriver dans la ville (après un séjour de 6 mois à Bafoussam), je n’ai pas encore trouvé de chambre. Je dors « dehors » parce que je n’ai pas d’argent pour louer mais je garde mes effets dans la chambre d’un ami. Il héberge déjà des gens, je ne peux pas dormir là-bas.
A 5h du matin, je me lève et je vais faire du jogging. J’apprécie ce moment. En journée, je cherche des petits jobs qui peuvent me nourrir. En général c’est dans les chantiers. A Bafoussam, on ne m’a payé que 50 000 FCFA pour mes 6 mois de travail. On nous disait qu’il n’y pas d’argent quand on réclamait notre salaire. Je ne pouvais pas les forcer à me payer, alors j’ai fini par revenir à Douala. J’ai envoyé l’argent que j’ai gagné à mon petit frère au pays ; c’est pour payer son école. Je le soutiens comme ça depuis que je suis arrivé au Cameroun. Dès que je gagne quelque chose, je pense à mon frère qui est resté au pays.
What are your ambitions for the future?
I would tell other young refugees that football requires patience if you want to be better in life. I do not intend to give up, I always want the chance to live from football. My ambition is only football. I hope to make it my job.
…
Je dirais à d’autres jeunes réfugiés que le football demande de la patience si on veut être meilleur dans la vie. Je ne compte pas baisser les bras, je souhaite toujours avoir la chance de vivre du football. Mon ambition est uniquement le football. J'espère en faire mon métier.